Paroisse Sainte Marie de Magdala

"Devenir fils de Dieu" - Mars 2013

Le premier verset de l’Évangile de Marc atteste de ce titre, « Jésus-Christ Fils de Dieu »1. C’est, d’abord, dans une hétéronomie, c’est-à-dire une parole venue d’ailleurs, que se réalise cette révélation. Ainsi, sur la montagne de la Transfiguration, Pierre, Jacques et Jean entendront une voix proclamer, dans la nuée, à propos de Jésus : « Celui-ci est mon fils bien-aimé. Écoutez-le ! »2.

Aujourd’hui, bien des courants de pensée préfèrent s’en tenir à l’idée d’un dieu, en termes d’énergie, en précisant que toute personne est habitée d’une étincelle divine, remettant en cause la définition de Dieu, en tant que personne. Cette approche, tout en exprimant une certaine réalité, réduit la dimension mystérique de Dieu. Ce n’est pas seulement l’étincelle divine en l’être qui permet de faire l’expérience du Christ ! « L’hétéronomie » situe le divin dans un au-delà, une transcendance qui dépasse l’homme et le grandit. Il y a besoin d’une rencontre. L’homme peut, alors, être instruit dans des dimensions, que sa raison ne pourrait soupçonner. La révélation hétéronome se caractérise, de la sorte, comme l’irruption d’un Tout Autre, dans l’Histoire humaine.

Nous affirmons, de la sorte, que pour connaître et reconnaître en Jésus, le Fils de Dieu, encore faut-il qu’il y ait cette venue d’une information, mettant en forme ce qui n’était pas encore formé dans la conscience raisonnable. Toutes les sociologies du monde pourront toujours expliquer les mouvements religieux dans l’Histoire. En revanche, elles n’expliqueront jamais, par exemple, la provenance d’une information aussi « non naturelle » à l’homme, que l’exigence de l’amour de l’ennemi !

Par conséquent, ce titre de « Fils de Dieu » accolé à Jésus, en tant que Christ est, certes, le produit d’une catéchèse portée dans un premier temps au travers de l’oralité, par des communautés de croyants, puis transmise par des écrits. Mais, le dépôt de la foi n’est pas le seul fait de témoignages ou d’expériences. Il est aussi le processus d’une révélation. Un « Événement » est venu dévoiler à l’Homme le sens de son identité, au travers du visage de cet homme ayant vécu, il y a deux mille ans, Jésus de Nazareth.

Cette révélation signe une relation d’amour. C’est parce que Dieu se manifeste comme Père qu’il annonce, en cet homme Jésus, son Fils bien-aimé. Et, parce qu’il est l’Amour ayant engendré ce Fils, il présente Jésus comme son propre Fils. Ce titre est d’une haute valeur théologique. Il a, aussi, une conséquence christologique, ecclésiologique et anthropologique.

Du point de vue de la christologie, Jésus n’est pas seulement un Messie, à la façon dont Israël pouvait le concevoir et l’espérer, entendons par là, l’attente d’un Sauveur, au milieu des périls endurés par le Peuple Élu ! Jésus vient accomplir la volonté de Dieu, lequel est qualifié de « Père ». Voir le Fils, c’est voir le Père ; en ce que le Fils est l’envoyé du Père, non comme un simple prophète, mais comme le visage de Celui que l’on ne peut se représenter.

Dans le quatrième Évangile, Jésus l’exprime en ces mots : « Je dis ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi »3.

Jésus, Fils du Très Haut, un tel titre était incompréhensible dans la foi au Dieu Unique d’Israël. Les contemporains de Jésus étaient pétris de cet enseignement de l’Écriture : « Écoute, ô Israël ! Le Seigneur notre Dieu est le Seigneur UN »4.

Seule une révélation divine pouvait faire surgir, dans le cœur de ces hommes et de ces femmes qui entouraient Jésus, une compréhension de la foi, au point de discerner en lui le Fils de Dieu. Ce titre attribué à Jésus de « Fils de Dieu », est ainsi l’expérience d’une rencontre. Cependant, la déclinaison de ce titre n’équivaut pas encore à l’acte de foi. L’évangile de Marc mentionne que : « les esprits impurs, quand ils le voyaient, se jetaient à ses pieds et criaient : < Tu es le Fils de Dieu > » 5.

L’annonce kérygmatique, c’est-à-dire l’annonce du donné de la foi, n’est pas pour autant, le sens de la foi. La foi suppose une intériorité, une relation, une rencontre. N’importe qui peut évoquer le titre de Jésus, Fils de Dieu, sans pour autant en être transformé. C’était le cas de ces esprits dits « impurs » ! Dans le passage évangélique précité, l’impureté est à entendre comme ce qui est étranger au divin. Par conséquent, même dans des situations contraires à l’esprit de l’Évangile, le titre de Jésus, Fils de Dieu, peut être annoncé.

La réalité de la foi appelle quelque chose de plus fondamental, de l’ordre d’une Transfiguration. « Il ne suffit pas de me dire : < Seigneur, Seigneur >, pour entrer dans le Royaume des cieux ; _ proclamera Jésus _, il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux »6.

Ces paroles soulignent combien la foi ne se caractérise pas dans une extériorité ou dans un « apparat social ». La christologie qui découle de l’appel de Jésus à faire la volonté du Père, se caractérise par la désignation de Dieu comme « Abba », le Père, lequel engendre un Fils, de même substance que ce Père, et de même substance que l’humanité qu’il assume par son Incarnation. Cette christologie a bouleversé les attentes des contemporains de Jésus et conduit à une véritable « metanoïa » (conversion). C’est ce qu’illustre, magnifiquement, le fameux épisode des disciples d’Emmaüs dans l’évangile de Luc7.

Au début du récit, les amis de Jésus sont dans une telle frustration par rapport à leur conception messianique, qu’ils en viennent à fuir la ville de Dieu, Jérusalem. Alors que le groupe des femmes s’est déjà rendu au tombeau, le matin de Pâque, et a fait la rencontre du Ressuscité, que Pierre et Jean n’ont pu que constater l’absence de la dépouille du Maître, les deux disciples d’Emmaüs restent murés dans leur incompréhension et leur révolte : « et nous, nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël. »

Leur conception messianique les conduit à vivre l’Événement de la Mort et de la Résurrection comme un échec, et ils sont incapables de reconnaître Jésus ressuscité sur leur chemin. Autrement dit, jusqu’ici, alors qu’ils devaient faire partie du groupe des disciples, leur foi n’avait pas dépassé leur attente d’un messianisme politico-religieux et ils ne voyaient, dans la personne de Jésus, qu’un sauveur politique, mais sûrement pas le Fils de Dieu. Ils l’avaient suivi, entendu prêcher, accomplir des miracles, mais leur foi n’avait pas franchi le cap de la véritable rencontre, au point non seulement de le reconnaître comme Fils du Très Haut, mais de se reconnaître eux-mêmes comme convoqués dans cette filiation.

Il faudra le cheminement de Jésus auprès d’eux et toute son interprétation des Écritures, ainsi que la fraction du pain partagé pour, qu’enfin, leurs yeux s’ouvrent et qu’ils le reconnaissent. Ce récit de Luc souligne, de la sorte, trois aspects importants, pour accueillir la révélation hétéronome, annonçant Jésus comme le « Fils de Dieu » !

Il s’agit d’abord de lâcher nos propres attentes et de nous ouvrir à la rencontre du mystère divin. Le Christ n’est pas le libérateur attendu et son champ d’action va au-delà d’une seule réalité mondaine, il concerne toute la dimension ontologique de l’être.

Cela veut dire, concrètement, que ces hommes ne sont certes pas libérés de l’occupant romain, mais ils sont désaliénés de leurs fausses croyances et libérés dans la profondeur de leur identité d’hommes. Par prolongement, nous devons, nous aussi aujourd’hui, quitter nos attentes immédiates, pour nous laisser surprendre par la proposition du Christ, dont la portée de la Bonne Nouvelle va bien plus loin que tout ce que nous pourrions envisager humainement. Car nos attentes pourraient, comme pour les disciples d’Emmaüs, nous boucher les yeux et nous empêcher de voir la Présence divine parmi nous !

Ensuite, Jésus interprète les Écritures, en revenant sur la nécessité de sa Passion pour aboutir à l’Événement Pascal. L’homme s’insurge toujours face à l’incomplétude et crie vers le ciel en prétextant « si Dieu existait, permettrait-il que cela arrive ? ». La mort, la souffrance, les échecs, tout cela non seulement le terrorise, mais le révolte.

Pour convaincre les disciples d’Emmaüs, Jésus reprend les enseignements des Écritures depuis Moïse et les Prophètes. Dans notre contexte occidental actuel de ce XXIème siècle, beaucoup se réclament du Christ, tout en réfutant les églises. Mais comment faire l’expérience du Christ, Fils du Très Haut, si l’on n’entend pas le Seigneur donner l’interprétation de l’Histoire au travers de sa présence qu’est l’Église ? Ainsi, la deuxième condition pour rencontrer le Christ se manifeste, non dans un imaginaire humain, mais dans la révélation venue d’en Haut, par l’expérience de la rencontre dans la communion de la Parole divine, dont la manducation en communauté rassemblée, donne les clés de compréhension et d’interprétation de notre Histoire.

C’est le temps de l’Église, où au-delà de telle ou telle institution, se réalise la Divine Présence du Seigneur dans la Parole méditée, accueillie, célébrée. C’est l’espace de l’homélie qui n’a rien de comparable avec un « sermon », mais qui se caractérise davantage comme une parole inspirée, de l’ordre du « noûs », de cet espace où l’intellect est instruit et informé par le Saint Esprit.

Enfin, le troisième enseignement donné par le récit lucanien pour accueillir en Jésus, le Fils du Très Haut, porte sur la dimension eucharistique. C’est à la fraction du pain que les disciples d’Emmaüs reconnaissent le Maître. Il y a un lien intrinsèque entre la rencontre du Christ et la célébration de la divine liturgie. Jésus, en rompant le pain, fait mémoire de l’événement de la Sainte Cène, par lequel il annonçait sa propre mort et résurrection. Au cours de ce repas, il avait demandé à ses disciples de reprendre ses gestes et ses paroles, pour se souvenir. Une mémoire, non en termes d’un événement passé, mais d’un mémorial qui actualise, de façon constante, cette communion de Dieu avec l’humanité dans toutes les vicissitudes de l’Histoire. D’où ces paroles de Jésus dans le final de l’évangile de Matthieu : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps »8.

Qu’il s’agisse de l’acte eucharistique du pain partagé, de la Parole interprétant les signes des temps dans l’Histoire, ou encore de la conversion pour se laisser saisir, au-delà de toute représentation a priori, le Christ en Jésus ne peut se révéler que par l’expérience en Église. C’est là, la portée ecclésiologique du titre de Fils de Dieu !

D’où cet enseignement de Saint Cyprien : « extra ecclesiam nulla sallus » (Hors de l’Église, point de salut). Non qu’il faille s’enfermer dans une institution de façon sectaire, en prétendant qu’en dehors d’elle, nul ne pourrait être sauvé. Mais la rencontre avec le Christ, en tant que Fils du Très haut, nécessite de le reconnaître dans son Corps mystique qu’est l’Église, la communauté des Chrétiens rassemblés.

Dès lors, la confession de foi du commencement de l’évangile de Marc est à entendre comme l’expression scripturaire d’une proclamation faite dans l’Église primitive, portée et célébrée oralement avant d’être transmise par l’écrit. C’est donc en Église que le titre de « Fils de Dieu », au sujet de Jésus, prend tout son sens. C’est, ainsi, une proclamation à la fois d’ordre christologique et ecclésiologique. L’un, n’allant pas sans l’autre, la compréhension de la Christologie de Jésus passe par l’expérience de sa proposition en Église.

Le retour des disciples d’Emmaüs à Jérusalem, après que leurs yeux se furent ouverts et qu’ils l’aient reconnu, pour retrouver le groupe des Onze, manifeste de façon probante que, tant qu’ils n’étaient pas reliés à l’Église, ils ne le voyaient pas et que, leur vue recouvrée est concomitante avec leur retour dans la communauté des frères en Christ.

Mais la Christologie de Jésus, en tant que Fils de Dieu, a non seulement une portée ecclésiologique mais aussi anthropologique. En effet, les personnes reconnaissant en Jésus le Christ, Fils du Très Haut, ne deviennent pas des adeptes d’une religion, ils sont invités à se reconnaître à la suite de Jésus, eux-mêmes, comme des fils et des filles du très Haut, non par nature, mais par adoption.

C’est-à-dire que la nature humaine est ramenée à sa source première, celle du Créateur, en tant que Père, en tant que Verbe, en tant que Souffle de vie, dans un mouvement d’unité trinitaire. Ainsi, lisons-nous, dans l’évangile de Jean au moment de la crucifixion, ces paroles du Maître : « Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : Femme voici ton fils. Il dit ensuite au disciple : voici ta mère »9.

Celle qui a enfanté Jésus, le Fils de Dieu, devient la mère de ceux qui aiment Jésus. C’est-à-dire que le Seigneur, dont la relation de Fils à Père et de Père à Fils est caractérisée par la nature de l’amour, propose à l’homme, à tout homme et à tout l’homme, d’entrer dans cette relation de fratrie, et donc de filiation avec le Père, par l’amour.

C’est le disciple que Jésus aimait qui devient le fils de sa propre mère, autrement dit, son propre frère. Par Marie, ils vont devenir frères en humanité. Par cette fratrie, le Maître fait entrer son disciple bien-aimé dans une relation, non plus de subalterne, mais d’amitié et incorpore, ainsi, Jean dans sa nature de Fils de Dieu. En lui proposant d’être enfanté, à nouveau, par sa propre mère, il le place par adoption dans une communion à son propre Père.

Cela n’est pas sans nous rappeler deux autres passages majeurs de ce quatrième évangile. D’une part, l’entretien de Jésus avec Nicodème, où il livre cet enseignement énigmatique pour son auditeur : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu »10.

D’autre part, le moment solennel où Jésus assume sa dimension de Logos, Verbe fait chair, actualisant le Décalogue et le résumant dans cette recommandation : « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande »11.

L’évangéliste nous introduit dans cette nouveauté, où le disciple du Christ n’est pas appelé à devenir l’adepte d’une religion, mais à entrer dans une relation d’intimité à Jésus, dont la personne lui donne la possibilité de trouver sa nature de Fils de Dieu. Ce lien se réalise par le don que fait le Christ de sa vie.

Et il indique que ses disciples doivent eux-mêmes aimer, en donnant leur vie pour leurs prochains. Ainsi, l’ami de Jésus devient son frère et épouse sa condition de Fils du Père. Jean peut, alors, être enfanté par Marie, qui préfigure ici l’Église, laquelle enfantera les Fils de Dieu par le baptême.

Tout se réalise dans l’acte d’aimer, qui n’est pas de l’ordre d’un sentiment (philia), ni d’une appropriation (eros), mais du don de soi (agapè). Ainsi, naître d’en haut, se traduit par la capacité à l’amour dans le don de soi ; et tous ceux qui assumeront ce don, jusque dans la dépossession de leur propre vie, deviendront, à la suite de Jésus, des frères et des sœurs en Christ, des Fils et des Filles du Très Haut.

Il va sans dire que, si dans cet horizon, notre propos réfute l’idée de la religion entendue comme institution sociale régulant la Cité par une codification morale, il souligne la nécessité intrinsèque de vivre l’expérience de l’Église. Car, en Église, il s’agit de s’inscrire dans l’intimité du Christ, en ce qu’elle dépasse les limites d’une simple institution sociale pour être, de façon radicale, son Corps.

La Christologie concernant Jésus, par ce titre, de Fils de Dieu a, de la sorte, une portée anthropologique et ecclésiologique. À la suite de Jésus, Fils de Dieu, l’Homme est convoqué dans son identité de Fils du Père et doit se vivre dans cette relation de communion et d’altérité. Ce titre a aussi une implication ecclésiologique : passer par le Christ pour devenir Fils du Père, demande d’expérimenter son Corps : l’Église.

Dans l’épisode des disciples d’Emmaüs, c’est bien ce que le Maître rappellera : il va faire mémoire de son ministère public (l’anamnèse). Il va expliquer le sens des événements de l’Histoire, au travers de l’interprétation des Saintes Écritures (la Table de la Parole). Il va rompre le pain (la Table de l’Eucharistie) et renvoyer les disciples vers le lieu déserté, Jérusalem (la mission). Nous trouvons-là, réunis, tous les harmoniques constitutifs de l’Eglise.

Par ailleurs, au moment de l’événement de la mort de Jésus en croix, l’évangile nous précise : « Jésus dit : <tout est achevé> ; et inclinant la tête, il remit l’esprit »12. Si la remise de l’esprit, par Jésus, a toujours été considérée, du point de vue des Pères de l’Église, comme la restitution de l’Esprit au Père, elle peut être aussi perçue comme le don de l’Esprit aux amis du Christ, qui vont réaliser son Corps, l’Église et, par là, vivre le royaume du Père. C’est dire combien l’expérience de l’Église est incontournable pour connaître le Christ ! Elle est concomitante à la découverte que l’on peut faire de sa Personne, afin de vivre la présence, ici et maintenant, de la réalité d’en Haut. Par le Christ, au travers de son Église, le ciel visite la terre et l’Homme retrouve son chemin de déification. Mais tout ceci présuppose que l’on n’oublie pas que l’amour dont nous parle Jésus, pour faire l’expérience de son corps, se réalise au travers de l’événement de la Croix…

Autrement dit, les vrais disciples du Christ doivent assumer, à leur tour, l’inaccompli du monde comme le lieu de la révélation d’un accompli à venir. Ce n’est pas le signe d’une malédiction. Mais le manque, qu’il soit d’ordre physique, moral, spirituel, culturel, matériel, est l’espace où Dieu convoque ses fils pour signifier la vie en relation avec Lui. Par le manque, le Fils appelle le Père et il peut être rempli de sa vie. La mort et la résurrection de Jésus le Christ annoncent que les Fils et les Filles de Dieu doivent, eux aussi, intégrer la mort non comme une finitude, mais comme le passage vers une vie « autre ».

Porter sa croix avec le Christ signifie, ainsi, que tout homme devient chrétien, dès lors qu’il vit sa limite comme l’appel au dépassement, à s’en remettant au Père. Ainsi, le kérygme Apostolique proclamant la foi de l’Église dans la mort et la résurrection du Christ Jésus devient Bonne Nouvelle, en inscrivant l’humanité hors des croyances, pour l’enraciner dans la foi en la déification de l’Homme.

+ Père Pierre, Recteur de la Paroisse St. Marie de Magdala à Toulon, Docteur en Théologie.


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1. Cf. Mc, 1,1  

2. Mc 9,7

3. Jn 8,28-29

4. Dt 6, 4

5. Mc 3,11

6. Mt 7,21

7. Lc 24,13-35

8. Mt 28,20

9. Jn 19,26-27

10. Jn 3,3

11. Jn 15,11-14

12. Jn 19,30