Paroisse Sainte Marie de Magdala



La paroisse fut créée en 2003 et le Père Pierre décida de la placer sous 

la protection de Marie de Magdala

Avril 2013 

La vocation d’une paroisse, et au-delà celle de l’Église, est d’être un havre de paix où chacun peut faire l’expérience d’un Dieu personnel qui appelle.

Toutes nos histoires sont le chemin par lequel Dieu passe. Notre identité spirituelle a été créée dans l’intentionnalité de Dieu.

La trace du Divin en nous, clame une autre réalité qui nous demande un arrachement à l’ancien pour aller vers le nouveau.

Quelle figure aujourd’hui incarne le plus cela, sinon La « Magdaléenne » ?

Depuis 2000 ans, un défi est annoncé avec le Christianisme. Il s’est fait jour une éthique de l’Amour. Mais en ce XXIème siècle, nos Églises sont loin de refléter cette éthique de l’Amour. Tout semble  sclérosé, bloqué dans une grande rigidité

Beaucoup d’entre nous sommes découragés et pourtant Marie de Magdala nous appelle et nous dit : il y a d’autres chemins à trouver, à expérimenter. N’ayez pas peur d’aller vers des terres nouvelles. Soyez attentifs aux moments furtifs où Dieu se signe dans vos existences. Et Dieu nous fait signe chaque jour, au travers de tous les bouleversements que subit notre planète, notre société, nos familles et notre rapport personnel à la vie.

Ces bouleversements doivent nous questionner sur notre manière d’être et d’être en Dieu.

Et Marie, de par la vie qui est relatée dans les Évangiles, nous propose un chemin.

Tout d’abord, un chemin d’humilité

On nous la présente tout d’abord comme une prostituée, une pécheresse dont il serait sorti sept démons.

Si nous sentons dans notre cœur que cette femme ne fait qu’une avec d’autres figures féminines présentes dans la Bible, on peut alors la rapprocher de celle qui va se jeter aux pieds du Christ, lui verser du nard sur les pieds, les essuyer avec ses cheveux ; elle est la première à Le reconnaître comme l’Envoyé du Père dans une telle dimension.

Elle va suivre Cet Envoyé, durant tout son ministère, l’aider, le soutenir chaque jour dans l’ombre. Dans l’ombre où elle est restée durant des siècles, alors qu’elle fut celle à qui Jésus a donné ses plus grands enseignements, comme aux apôtres. Au travers de cela, elle nous dit que le Royaume de Dieu est un chemin pour chacun de nous, si nous sommes capables de sortir de nos captivités. Nous avons, ainsi, à être porteurs d’espérance.

Marie nous conduit ensuite sur un chemin de liberté.

Elle renonce à la vie mondaine pour suivre Jésus de Nazareth. Combien de fois, en femme libre, a-t-elle dû mourir à elle-même pour arriver à vivre, et surtout à vivre en Christ ?

Le sens de la croix, c’est la liberté dans le renoncement. Elle sera une des rares à l’ultime instant, au pied de la croix, et l’on peut imaginer sa souffrance. Mais elle a accepté librement d’être arrachée à l’immédiateté de son histoire pour vivre dans le temps de Dieu.

Et, enfin, Marie nous ouvre un chemin de fidélité.

Elle a toujours été fidèle à ce en quoi elle a cru. Elle va être la première à laquelle le Christ apparaît après la Résurrection. Elle va, alors, devenir l’« Apôtre des Apôtres » et aller, durant des années, « trouver  ses frères » comme Jésus le lui a demandé. Elle va évangéliser encore et encore dans tant de lieux. Et ce, particulièrement en Provence ! La légende dit qu’elle aurait passé trente années dans la grotte de La Sainte Baume à écouter son « Rabbouni », en vivant avec lui « un cœur à cœur ».

Toujours proche dans l’extase, loin du monde cruel. Et pourtant, en elle, rien d’éthéré, bien au contraire… Vivante Présence de l’Amour. On peut l’imaginer dans la forêt de la Sainte Baume, belle, élancée, visant le Ciel. Elle danse sur les chemins, s’assoit aux bords des chemins pour écouter le murmure de son âme. Elle est joyeuse mais non frivole. A tous, elle apparaît forte, elle qui se sent infiniment touchée. Blessée par une rencontre dont elle ne veut pas guérir. Grâce à cette rencontre, elle traverse la vie, s’émerveillant de tout, très peu arrimée jamais arrivée. En partance, toujours, comme nous avons à l’être. Sa solitude c’est sa force. Sa liberté est sa fragilité en ce monde, l’exposant à tous les dangers.  C’est parce qu’elle est blessée qu’elle peut laisser l’Amour parler en elle, couler à travers elle.

Notre terre de Provence est habitée par ce souffle depuis si longtemps ! Il est temps que nous soyons à son écoute et que nous nous laissions guider par ce qu’il veut nous enseigner :

« Vous toutes, âmes nobles, ne craignez point d’aimer ; que la vérité vous donne sa lumière et que la nuit jamais ne vous surprenne, mais que le Bien Aimé toujours soit votre étoile ».

Marie de Magdala peut nous aider à honorer l’Amour, celui qu’est venu enseigner Jésus de Nazareth. Elle demeure hors du temps, rejoignant, libre comme une légende, la Belle du Cantique des Cantiques, incendiée du soleil de l’Amour, ou encore, la Reine de Saba qui ne laissa nulle trace après sa rencontre avec le Roi Salomon.

Notre paroisse a vocation à placer nos pas dans ceux de Marie de Magdala, pour nous laisser transformer par elle. Tel est le sens du choix que nous avons donné à notre chère paroisse de l’Église Orthodoxe Française, à Toulon : « Sainte Marie de Magdala ».

Elle, qui fut frappée par les prodiges de Jésus de Nazareth. Elle lui voua tout son être. Rien ne lui fut laissé, tout fut englouti par l’Amour. Puissions-nous être tous saisis par ce même Amour au cœur de notre paroisse de Toulon…

 

Geneviève BOURDON,

Fidèle Orthodoxe de la Paroisse Sainte Marie de Magdala, de Toulon.